court-métrage

MASTER OF THE CLASSE

Film après film, il m'apparaît qu'une image sans présence humaine ne m'intéresse pas tant que ça. Ce qui m'enthousiasme sur un tournage, c'est les comédiens.
Pour cette troisième collaboration avec Carine et Hakim, j'étais particulièrement emballé à l'idée de filmer Sébastien Chassagne. Je l'avais découvert dans la série Irresponsable, qu'il illumine. C'est un comédien extraordinaire, un avatar contemporain de Woody Allen ou Buster Keaton. Pour notre projet, il était de tous les plans ou presque, et incarnait ce genre de la "comédie sociale" que Carine et Hakim explorent depuis plusieurs films.
Cela demande un équilibre délicat entre observation réaliste et distance comique. Sébastien est un acteur qui semble intuitif mais qui en réalité est très technique. Son savoir-faire est si bien effacé au moment du jeu, qu'il peut être drôle ou burlesque tout en gardant une immense empathie avec la situation. Pour ce projet, la rencontre entre le personnage et le comédien m'a semblé parfaite

Il y avait 2 longues séquences à tourner dans la classe, étalées sur deux journées de tournage, qui constituaient un vrai défi technique.
On avait une douzaine d'enfants, dont plusieurs avaient des rôles consistants... On a assez vite pensé à tourner à deux caméras : 2 Sony F55 avec 2 zooms Angénieux, installées sur des sliders de 3m. Un dispositif qui nous offrait liberté et mobilité.
Notre salle de classe était au 1er étage, exposée plein Nord... On a assez vite pensé à une nacelle où installer nos projecteurs (2 Hmi M90) afin d'éclairer depuis l'extérieur.
Dans ces scènes, il n'était pas question d'entraver la liberté de nos jeunes acteurs par des changements multiples d'installation technique. Ces choix, peu évident dans l'économie d'un court métrage, nous ont permis de gagner en efficacité sans compromettre l'esthétique du film