court-métrage

COMME ILS S’EN VONT

Benjamin, entre deux représentations à la comédie française où il est pensionnaire, a écrit seul ce scénario et a voulu seul le porter à l'écran, c'est à dire s'auto-produire... ce qui est toujours une situation inconfortable (voire inquiétante).
Mais ici, puisque le projet avait été conçu depuis de le départ dans une forme de simplicité (un seul décor, deux personnages, pensés pour être interprétés par deux comédiens que Benjamin connaît bien), les choses semblaient en effet possible avec des moyens limités.
Personnellement, j'ai été mis en confiance par différents éléments : la qualité du scénario, l'assurance et la rigueur de Benjamin, et le talent des comédiens.

Un des partis pris de Benjamin fut de situer le film sous une pluie continue, bien qu'il se déroule sur trois dimanches différents.
Cette licence poétique, très élégante dans sa façon de créer un léger décalage dans l'histoire, nous a donné du fil à retordre vu nos moyens techniques limités.
Car évidemment, il a fait un grand soleil pendant les 3 jours de tournage...
Avec Guillaume Hernandez (chef-électro), on a couvert les fenêtres de neutre (nd6 ou nd9), puis avec la complicité de Marion Briec (chef déco) on a fait installé des voilages devant les fenêtres (qu'on pouvait éventuellement avoir dans le champ si besoin). On mettait, enlevait, remettait les neutres. On tirait, enlevait, retirait les rideaux... et ainsi, on a joué à cache cache avec les nuages les journées durant. Le tout conjugué de kino-flo ("à l'ancienne" pourrait-on dire) et quelques coups de brumisateur sur les vitres, et nous avions un dispositif satisfaisant, et d'une simplicité redoutable !